6 jours sur la HRP [1/6]

Lorsque je rencontre au magasin des personnes avides d’information sur la traversée des Pyrénées, il est difficile pour moi de rester muet. Et lorsque je rencontre Melchior il y a quelques mois, notre discussion tourne autour de la HRP. Puis lors des derniers achats ce printemps avec son collègue Axel, le rendez-vous est pris pour les suivre dans leur épopée, cet été.

Préambule
– 21 aout 2012 –
Avec Sarah, nous partons de Toulouse en train. Arrivé à L’Hopitalet-Près-l’Andorre, nous constatons l’étendue des dégâts d’un incendie parti quelques jours avant, sur le point d’être éteint. Les gendarmes du PGHM nous rassurent sur l’accès des sentiers. Les abords du pic de Nérassol ont dégustés, mais il s’agit là de feux de broussailles, une sorte d’écobuage sauvage. Les copains, venant de l’Ouest, passeront par le Pas de la Case, soit plus au Sud, donc pas de soucis pour eux non plus.  La montée vers le col du Puymorens pour les retrouver nous a à moitié rassuré : les sacs sont lourds et il va falloir tenir le rythme. Les quelques mures et framboises glanées ça et là ne seront pas de trop. Nous croisons plusieurs fois la route goudronnée d’où dévalent des voitures pleine de cartouche de tabac et d’apéritif anisé. Tranquillement nous atteignons le col, où nous attendent depuis quelques heures nos deux acolytes Axel et Melchior, 25 ans. Ils ont alors 35 jours de marche derrière eux… Respect. Sarah fait connaissance, et on ne peut pas dire que je les connais bien, mais le courant passe très bien, et nous bavardons sans fin aux derniers rayons de soleil au sujet des étapes passées et à venir.

 

Étape 36 : Col du Puymorens / Lac des Bouillouses
– 22 aout 2012

Le hasard a fait que je me retrouve sur le tracé de la HRP pour la seule étape que je n’ai pas pu faire lors de notre traversée avec Stéphane en 1993, accablé que j’étais par des troubles digestifs. J’avais repris la HRP une étape après, suite à un jour de repos salvateur. Bon il se trouve que la journée qui nous attend ne sera pas de tout repos pour nous. Nous avons beau nous “entretenir”, cela fait une paye que nous nous étions pas retrouvés dans ces conditions, en itinérant, dans les Pyrénées. Notre joie n’en est que plus grande. L’étape commence plutôt cool, avec une piste qui file à flanc vers la Porteille de Lanoux. Après une petite pause une petite cabane (sommaire mais propre 3/4 places), nous prenons pied sur un replat herbeux où les chevaux sont ma foi assez peinards. Il faut dire qu’ils n’ont aucune obligation de s’attaquer au sentier qui monte vers la Porteille de Lanoux. C’est dommage pour eux, c’est très joli. Au milieu de la verdure, le ruisseau rebondit.
Au col (2468 m), le principal objectif de la journée est devant nous, à savoir le Pic Carlit. Il nous parait être à 10000 lieues d’ici. Des vttistes débarquent alors. Ils sont partis du Puymorens également et comptent rallier les Angles par le Nord du Lanoux. Cela de la distance. “On ne sait pas si ça passe, on verra bien”. C’est un peu ce que l’on peut se dire à approchant de la face Ouest du Carlit. Ce côté là nous parait bien abrupt, mais bon nous avançons. A l’Estany dels Forats (2457 m), le soleil est déjà bien haut, et l’estomac crie famine. Ah oui, normal c’est midi passé. Attaquer un sommet de 2900 après la pause déjeuner, ce n’est pas très sérieux, même si nous ne sommes pas partis très tard. Heureusement le temps est stable.
Nous laissons le lac à  ses pêcheurs et repartons vers le sommet du Carlit (2921 m). Là c’est du sérieux, ça monte sec, les virages courts s’enchainent mais les éboulis ne sont pas difficiles, et la progression est efficace. Sarah se laisse un peu distancer, les garçons se tirant un peu la bourre (mais alors juste un peu). On se rend compte de l’écart et attendons un peu avant le sommet, afin d’arriver tous ensemble. La vue que l’on découvre de l’autre côté est assez bluffante. Le lac des Bouillouses attire tous les regards, tel une flaque d’eau qui l’en peut plus de s’étaler. Les autres nombreux lacs ne sont pas en reste et apporte un formidable contre-point au tableau. Au loin le Canigou ricane, du genre, “vous n’êtes pas encore arrivés jusqu’à moi”. Rien ne sert de courir.


La descente se fait tranquillement, et calmement au niveau d’un petit passage où il faut poser les mains. Avec les gros sacs, c’est un sacré plaisir… Melchior et Axel partent devant. On sent la différence de rythme. Le paysage n’avance plus très vite de notre côté, et Sarah s’annonce comme “cuite”. Miam. Nous en profitons pour admirer les environs, mais le lac des Bouillouses ne semblent toujours pas s’approcher, caché sans cesse par des résineux. Au dernier moment nous déboulons sur le lac et l’hôtel qu’il y a à proximité, mêlant les ânes aux Audi Q7. Curieux mélange. Vite filons rejoindre le refuge CAF de l’autre côté. Là, en terrasse, Melchior et Alex sirotent un soda, pas trop stressés les gars visiblement… Nous nous joignons à eux et nous apprenons que la bière belge a été importée  avec succès dans les Pyrénées-Orientales. Ce serait dommage de ne pas en profiter.
Le temps s’écoule tranquillement à bavarder, entre douche et rencontre inopinée avec un client qui m’a reconnu directement et qui avait justement une question à me poser sur le fonctionnement de son GPS… La poisse. En même temps, je n’ai qu’à devenir chercheur d’or dans le Wyoming, je serai moins dérangé dans les Pyrénées. Un repas généreux est servi dans le refuge et nous installons nos tentes non loin de là, au milieu des pins. Quiet night.

[à suivre…]

3 Comments

  1. cyril
    1 septembre 2012

    Et bien je vois que “l’autre Ariège” se paye le luxe d’avoir des train moderne, Eux! alors que St Girons n’est que desservi par de vulgaires bus (ok, ce ne sont plus des chevaux).
    bien vu le lac en forme de coeur.
    Bon alors maintenant que tu as mis “à suivre”, j’ai hate de la connaître!
    Vous êtes allés jusqu’où? Et cette histoire de GPS, tu t’en es sorti? Parce que moi j’ai un souci de chaussures, Laurent de tente, Alain de batterie et Chantal de popote…

  2. Sam
    1 septembre 2012

    le gars a compris que je n’étais pas dans le magasin, donc ça a tourné court. ben les autres, vous savez où me trouver. Laurent, je lui avait dit de ne pas prendre de Hellsport à 600€, c’est de la daube ! Je le sais j’en ai une 😉

  3. Un frère
    2 septembre 2012

    Sam, peut-être que ta photo s’affichera sur l’écran d’un quelconque Garmin d’un quelconque client Américain ou pas d’ailleurs, demandeur de renseignements et connecté donc et à la (non existante) Real_ Hot_Line que propose désormais le sav! Gare…

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