18-20 mai 2012: Fenêtre Météo dans la vallée d’Aston [par Muriel]

Un weekend de quatre jours, ça ne se loupe pas! Voilà 6 mois que j’ai proposé à Maëlle, ma filleule de 13 ans, que nous l’emmenions en montagne afin d’y passer sa première nuit en cabane.

Le vol est calé, tout est organisé et voilà que la météo glace notre enthousiasme. Durant trois soirées, nous scrutons tous les sites météo dans l’espoir de trouver un coin de soleil… Un coin sans pluie, nous irait très bien aussi!

Alors que les « Top 25 » prennent l’air … dans le salon, la dépression s’installe solidement sur la France. Il faut se rendre à l’évidence, la météo est affreuse et pas question de dégouter Maëlle d’emblée pour sa première sortie.

Plutôt que de prendre la direction des montagnes, depuis l’aéroport nous rentrons un brin morose sur Crayssac pour y passer la journée du jeudi dans l’espoir d’une amélioration miraculeuse de la météo. Et pour la nième fois nous rallumons l’ordi qui cette fois ci affiche une éclaircie sur l’Ariège pour le samedi encadré par de gros nuages noirs pour le vendredi et le dimanche…. ça se tente ??? Bof, le doute est bien présent, puis à voir l’œil pétillant de Maëlle, nous avons envie d’y croire même si nous devons faire la montée et la descente sous la pluie. Alain nous dégote une cabane dans la vallée de l’Aston puis équipés jusqu’aux dents contre les intempéries, c’est sous une pluie battante que nous partons de Crayssac…  Si, si, nous y croyons !! Les essuies glaces sont toujours à fond à Toulouse, à Pamiers, à Sinsat …. et trouvent enfin un peu de repos à Aston !!!

Nous nous garons à coté d’une voiture qui nous laisse présager que nous devrons partager notre logis du soir …. Puis en avant pour la cabane des Ludines !

C’est juste accompagné de brume que nous montons en direction de la cabane. L’ambiance est feutré, le sol  tapie de feuilles rousses met en valeur les feuilles vert tendre des pieds de myrtilles et des hêtres. Ajoutons à cela la présence toujours proche du torrent débordant, bon nombre de fleurs et nous voilà dans un cadre bucolique. D’emblée la pente est raide, longue. Malgré son gros sac c’est Maëlle qui donne le rythme en grimpant comme une gazelle… Lorsque la pente s’adoucie, le brouillard se fait plus dense, et la cabane ne devrait maintenant plus être très loin. Alain sait que sur la carte elle n’est pas indiquée au bon endroit et à son emplacement nous trouvons un bel Orri coiffé de touffes de gispet et d’un imposant crâne de vache qui donne le ton de cet abri sommaire. Nous y voyons à dix mètres au plus et la cabane ne se dessine toujours pas à l’horizon. Alain arpente le terrain en long et en large… toujours rien… une fois encore… pas mieux. L’idée de passer la nuit dans cet abri spartiate plombe un peu l’ambiance. Avec Maëlle, nous proposons de remonter encore le ruisseau quand deux cheminées semblent se détacher un peu dans la brume !!! La voilà !! Notre joie redouble quand nous nous rendons compte qu’il n’y a que nous dans cette jolie cabane au bord du ruisseau avec en prime un gros stock de bois qu’il ne reste plus qu’a décortiquer devant le pas de porte. Au boulot…

Tiens au fait les ponchos sont restés au fond du sac aujourd’hui !!

Après une looooooooooooooooooongue nuit de sommeil, la lumière chaude qui passe à travers les volets ne trompe pas: il fait grand beau, grand bleu! Un petit déj en terrasse au soleil nous permet de découvrir le paysage dans lequel nous avons cheminé la veille. Puis c’est partie pour grimper jusqu’au pic des Mille Roques.

Le sentier est plus ou moins marqué, voire pas du tout marqué. Nous évoluons entre rhododendrons, touffes de gispet et marécages. Maëlle a la banane, elle grimpe toujours comme une gazelle et s’aguerrie pour marcher dans les névés. Au col le vaste plateau de la Unarde contraste avec le dernier ressaut bien raide que nous avons passé. Encore 200m de dénivelé et nous voilà au sommet. La vue est splendide et nous assure que nous ne sommes pas nombreux à pouvoir profiter du soleil aujourd’hui!

Descente à la ramasse dans les névés ou en saute motte et nous voilà déjà près du ruisseau pour profiter de la chaleur du soleil les pieds dans l’eau cristalline.

A peine arrivés aux Ludines, le brouillard nous enveloppe accompagné de pluie durant la nuit. Les ponchos seront restés au fond du sac aujourd’hui encore !!

Pour le retour nous envisageons une petite variante en hors sentier et faire une boucle. Une fois en crête le brouillard est dense, l’évolution difficile. Nous décidons de rebrousser chemin afin d’assurer…Il y a un avion à prendre !!  Malgré le brouillard, un excrément attire mon attention ….ça ne ressemble pas à un chien, pas à un renard, pas à un cervidé, pas à une vache, pas à une brebis…. ???? Et si c’était …..Un ours ??? Alors que la batterie de mon appareil clignote dangereusement, je prends une ultime photo…on ne sait jamais !!

Lors de la descente, Maëlle dégote des salamandres placides à tour de bras sur le chemin. Elles semblent se délecter de l’ambiance humide… Elles ont du voir passer de très très près la semelle Vibram d’Alain sans en être apeurées pour autant.

De retour à la voiture, nous cherchons un endroit sympa pour manger un bout… Il ne faut pas tarder, le ciel s’assombri… Nous descendons vers Aston quand l’auvent d’une grange nous tend les bras. Un banc de pierre et un foyer encore tout chaud nous accueille avec du bois sec, incroyable… Pour notre plus grand plaisir une flambée nous réchauffe alors que la pluie battante se déclenche. Il ne manque plus qu’un petit café pour clôturer cette escapade. Le café de l’Aston nous accueille à bras ouvert comme si nous étions du village, en moins de deux nous sommes au courant de l’actualité du village et de la maisonnée. Pendant ce temps, les joueurs de foot s’échauffent au comptoir avant leur match du dimanche au Ricard ou à l’Armagnac! Rien de tel pour se mettre en jambe! Nous resterions bien un peu plus longtemps à se délecter de l’ambiance insolite de ce troquet de village mais la montre tourne.

Les ponchos seront restés au fond du sac encore aujourd’hui… Nous rentrons avec le sentiment d’être franchement privilégiés d’avoir pu profiter de ce long w-e sans une goutte. Ravis de sentir que Maëlle n’est pas restée insensible aux charmes de l’Ariège…. Le rendez-vous est pris pour 2013, Maëlle se charge des Chamallos grillés pour le dessert !!

 

PS: J’ai envoyé ma photo au Réseau Ours Brun Pyrénées Centrales et Orientales… Le verdict est tombé il s’agit d’un ruminant… Dommage, c’était bien la première fois qu’un caca me faisait rêver !!

      

      

      

      

      

      

      

      

    

5 Comments

  1. Sam
    23 mai 2012

    Super article. Merci Muriel pour cet enthousiasme. il fallait y croire, bravo. même Cyril est resté chez lui, c’est dire…
    espérons que l’on aura la même “chance” ce week-end

  2. Sylvain
    25 mai 2012

    Super article en tout ca(ca)!!

  3. Sam
    25 mai 2012

    bon les filles va falloir créer votre propre pseudo. Alain qui signe sous le pseudo de Muriel, Sylvain qui a en avatar la photo de Nadine…

  4. cyril
    29 mai 2012

    Très bien l’article oui!
    Effectivement, je suis allé prendre la flotte ailleur que dans les Pyrénées ce we là. Fallait tenter le coup.

  5. Muriel
    29 mai 2012

    Merci pour vos commentaires sympas…ça donne envie d’en faire d’autre. Je vais tenir mon rythme…un article tous les cinq ans !!

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