17 au 19 février: Vallée du Marcadau (65)

Deux buts à zéro…

Samedi :

Repas sur le pouce au Pont d’Espagne, à l’abri de… la pluie. Housse anti pluie et départ vers 11h20. Il fait très doux. Plus nous montons, plus cela s’éclaircit, mais le soleil reste caché et les sommets complètement accrochés (plafond bas). Arrivée au refuge, déception : il est vétuste, humide, froid. Le poêle tourne au ralenti. Notre chambre est au-dessus de la salle à manger, donc peu humide. Ce qui n’est pas le cas de l’autre, à l’autre bout du bâtiment : l’eau ruisselle sur les murs.

On regrignote un bout, on vide les sacs, et l’on attaque la montée vers le Soum de Bassia. On suit une trace raide dans les sapins avec une alternance de soleil et de brouillard, avec même de la neige, voire de la neige fondue par moments. Toutefois, cela se lève un peu et puis…  se rebouche très vite. Aucun espoir. On stoppe au lac du Pourtet alors que la visibilité s’est réduite grandement et que l’on ne distingue même pas les crêtes qui nous entourent. Descente dans un léger jour-blanc. La neige est très dure à skier. L’humidité tombée à la montée a recrouté sensiblement la surface. L’attention est maximale pour éviter le mauvais déséquilibre et la chute. C’est une neige « pédagogique », réduisant le plaisir de la glisse à… presque rien. Heureusement, un peu plus bas elle est plus souple et les spatules tricotent entre les sapins, chevauchent les ponts de neige sur le torrent. Mais gare ! Le relief tourmenté cache des pièges. Christian en fait la découverte en finissant dans un trou de 2m de profondeur et 1,5m de diamètre en voulant m’éviter alors que mes skis ont empalé un rhododendron. Sacrée chute ! à peine plus bas, c’est Thierry qui termine sa course dans un sapin, les skis accrochés en l’air dans les branches alors que le casque est planté dans la neige. Un retour épique au refuge…

A peine arrivons-nous que la neige commence à tomber.

 

Dimanche :

La première chambrée n’a pas fermé l’œil de la nuit, avec 3°C dans la chambre, 3 couvertures chacun et une humidité détestable. Au petit déjeuner, ça fulmine…

Les prévisions annoncent une journée ensoleillée. Nous partons sous des cieux radieux, avec un beau lever de soleil qui embrase les crêtes. Il fait -6°, quelques centimètres de neige froide recouvrent un fond dur : la progression est excellente sur ce velours. Cependant, rapidement « l’âne » se forme sur la Pique Longue du Vignemale… signe de mauvais temps. Nous remontons paisiblement notre vallon par les lacs d’Opale, sur une neige absolument vierge. Toutefois, derrière nous un front nuageux s’élevant de la vallée se rapproche inexorablement. Une fois parvenus au col d’Aragon, le sommet est tout juste là, mais invisible. Et nous prenons de plein fouet le front nuageux. Vent violent et visibilité nulle nous incitent à battre rapidement en retraite, par là où nous sommes venus. La descente se fait dans le jour-blanc, à petite vitesse et grande concentration. C’est bien dommage car la neige est très bonne… mais ce n’est pas tout, car maintenant une pluie verglaçante s’abat sur nous, nous transformant en bonshommes carapacés de glace. Toute la suite de la descente n’est que jour-blanc, jusqu’au refuge (14h15) où nous sommes toutefois heureux de trouver le petit poêle timoré qui tressaille dans un coin de la pièce principale. L’après-midi est longue et quelque peu amère. Rappelez-vous, la météo nous donnait du soleil toute la journée avec un iso 0 à 1000m. Nous avons pris… tout le contraire : nuage, pluie à 2700m. Allez comprendre !

Pire, en milieu d’après-midi, les flocons tombent dru… sans faiblir. Le soir, il y en a déjà 15cm. Alors, quand à 16h le bulletin météo tombe, nous sommes perplexes : « 15 cm de plus dans la nuit ; et 35 cm demain dans la journée ; et comme ça deux jours de plus ». La décision est prise de battre en retraite dès le lendemain matin.

 

Lundi :

Au réveil, nous sommes à 35 cm tombés dans la nuit. Soit plus du double de l’estimation des prévisions météo. Et ça continue… Non, vraiment les prévisions ne sont pas fiables. Avec tant de neige, il est impossible d’avancer pour redescendre tant la pente n’est pas suffisante. Jean-Marc, se fait d’ailleurs piéger par le relief et y laisse… un ski. Plié à angle droit. Nous sommes obligés de repeauter pour pouvoir nous mouvoir dans cette ouate épaisse alors que les flocons ne cessent de nous assaillir par le haut. Le retour est long et poussif, mais l’ambiance est « dantesque ». Les masses de neige qui recouvrent tout sont de toute beauté. Au Pont d’Espagne, les voitures ploient sous des monceaux de neige et il faut pelleter énergiquement pour les débloquer.

Bilan de l’histoire : pas assez de neige : pas de ski. Trop de neige… pas de ski non plus.

 

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